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lundi 10 mars 2014

Donc, fin du chapitre 20...

Bien qu'en congés maladie pour quelques semaines encore, je décide de reprendre contact avec mes troupes. J'ai une petite idée derrière la tête…



Je vous sens chafouins, là... C'est trop court ? Vous n'avez pas votre dose ? Bon, d'accord, je vous mets le début du 21...

Chapitre 21
On s'en fiche, c'est le dernier !

Il est deux heures du matin, et je me pèle les noix planqué sous ma porte cochère. Je ne perds pas des yeux la porte de service de l'immeuble. Si je ne me suis pas planté, elle ne devrait pas tarder à s'ouvrir. Et ça m'arrangerait bien, parce que j'ai vraiment besoin de bouger. Ça fait maintenant quinze jours que les lieutenants et moi nous relayons à la surveillance de cet immeuble, sans résultat jusqu'à avant-hier. C'était la Belette qui s'y collait cette nuit là. Il était pratiquement six heures du matin et elle allait décrocher, quand elle a eu la surprise de voir notre suspect revenir chez lui, alors que nous ne l'avions pas vu quitter l'immeuble. La nuit dernière, rebelote. Nous avons mis les vioques sur le coup, et le Dermédard a justifié son surnom, en nous dégottant les plans du pâté d'immeubles. C'est comme ça que nous avons découvert que celui de notre suspect communique par les parties communes avec un autre bâtiment qui fait l'angle entre une parallèle et une perpendiculaire à la rue que nous surveillions. Immeuble dont je scrute justement la porte de service. Qui s'ouvre. Il sort. Je reconnais aussitôt sa silhouette particulière. Il marche vite, à grandes enjambées toniques mais silencieuses, et m'entraine sans s'en douter, du moins je l'espère, vers le lieu où il a passé les deux dernières nuits à torturer sa dernière victime. Je m'en veux terriblement de n'avoir pu intervenir plus tôt. Cette histoire de passage discret entre les immeubles nous coûte cher. Mais je suis sûr qu'elle est encore en vie, sinon le corps aurait été retrouvé aujourd'hui, question de publicité personnelle. Ce soir, je n'ai pas le droit de le perdre. Nous avons marché une dizaine de minutes quand il s'arrête brusquement. Je n'ai que le temps de me jeter dans une encoignure. Il scrute attentivement la nuit qui l'entoure, et, apparemment satisfait de son examen, sort de son manteau une sorte de levier métallique, à l'aide duquel il soulève et fait glisser la grosse plaque circulaire qui condamne un regard d'égout. Il disparait dans le trottoir, et referme la plaque au-dessus de lui. J'ai l'air fin. Comment vais-je pouvoir manœuvrer cette masse sans outils ? Mac Gyver, au secours… J'avise une vieille deuche bleue, garée juste à côté de moi. Une modèle de base, dont la capote s'ouvre de l'extérieur, ce que je fais immédiatement pour glisser mon bras dans le coffre et en extraire une manivelle. Merci Mac. Sans bruit, je réussis à faire glisser la plaque qui s'avère moins lourde que prévu. Tant pis, je ne prends pas la peine de la refermer, j'ai déjà perdu trop de temps. Pour ce qu'il passe de monde dans la rue à cette heure-ci, de toute façon. Je descend les degrés d'une échelle d'égoutier rouillée, en tendant l'oreille. Arrivé en bas, je constate avec surprise que le sol est sec. Je ne vais pas m'en plaindre. J'allume ma lampe de poche à leds, et découvre dans son halo que je ne suis pas dans les égouts, mais dans les catacombes. Bonjour l'ambiance. Au bruit ténu que font ses pas, je réussis à déterminer de quel côté s'est dirigé mon tueur. J'avance aussi vite que possible tout en veillant à rester silencieux, et en éclairant seulement le sol à deux mètres devant moi, pour que la lumière ne me trahisse pas. Devant moi, le bruit des pas a cessé. J'éteins la lampe, tout en continuant d'avancer lentement. Un faible halo lumineux m'indique que le couloir décrit un angle vers la droite, à une cinquantaine de mètres. J'avance toujours sans bruit jusqu'à ce coude, qui marque en fait la fin du tunnel d'accès et débouche dans une vaste salle circulaire, tapissée de cranes et d'ossements. Quatre projecteurs de chantier, branchés je ne sais où, concentrent deux mille watts de lumière blanche sur le corps nu d'une jeune femme allongée sur une table de bois, les bras et les jambes liés aux quatre pieds du meubles. Ses yeux sont ouverts. Elle semble consciente, mais, en même temps, elle demeure immobile. Le salopard lui fait face. Il a enfilé une espèce de grande toge et s'est coiffé d'une cagoule qui lui donne l'air d'un de ces tordus du Ku Klux Klan. Il s'approche de sa victime avec une seringue, avec laquelle il lui injecte un produit dans le bras. La fille réagit presque aussitôt. Elle tressaille, puis le fixe d'un regard paniqué et se met à hurler. Il lui enfonce un bâillon dans la bouche, ce qui la fait bien évidemment taire, et permet de distinguer son rire à lui. Un tout petit rire, étouffé, qui grince et fait dresser les poils sur la tête. Puis il se met à parler :
-" Bonsoir ma toute belle… Encore une nuit d'amour en perspective… Tu sais, tu n'as pas de chance, mais je ne me lasse pas de posséder ton corps. Une autre serait déjà morte… Voyons… Comment vais-je te consommer, ce soir. Tiens, consommer. Voilà qui me donne une idée… Et si je te mangeais ?"

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