Donc, fin du chapitre 20...
Bien qu'en
congés maladie pour quelques semaines encore, je décide de reprendre contact
avec mes troupes. J'ai une petite idée derrière la tête…
Je vous sens chafouins, là... C'est trop court ? Vous n'avez pas votre dose ? Bon, d'accord, je vous mets le début du 21...
Chapitre 21
On s'en fiche, c'est le dernier !
Il est
deux heures du matin, et je me pèle les noix planqué sous ma porte cochère. Je
ne perds pas des yeux la porte de service de l'immeuble. Si je ne me suis pas
planté, elle ne devrait pas tarder à s'ouvrir. Et ça m'arrangerait bien, parce
que j'ai vraiment besoin de bouger. Ça fait maintenant quinze jours que les lieutenants
et moi nous relayons à la surveillance de cet immeuble, sans résultat jusqu'à
avant-hier. C'était la Belette qui s'y collait cette nuit là. Il était
pratiquement six heures du matin et elle allait décrocher, quand elle a eu la
surprise de voir notre suspect revenir chez lui, alors que nous ne l'avions pas
vu quitter l'immeuble. La nuit dernière, rebelote. Nous avons mis les vioques
sur le coup, et le Dermédard a justifié son surnom, en nous dégottant les plans
du pâté d'immeubles. C'est comme ça que nous avons découvert que celui de notre
suspect communique par les parties communes avec un autre bâtiment qui fait
l'angle entre une parallèle et une perpendiculaire à la rue que nous
surveillions. Immeuble dont je scrute justement la porte de service. Qui
s'ouvre. Il sort. Je reconnais aussitôt sa silhouette particulière. Il marche
vite, à grandes enjambées toniques mais silencieuses, et m'entraine sans s'en
douter, du moins je l'espère, vers le lieu où il a passé les deux dernières
nuits à torturer sa dernière victime. Je m'en veux terriblement de n'avoir pu
intervenir plus tôt. Cette histoire de passage discret entre les immeubles nous
coûte cher. Mais je suis sûr qu'elle est encore en vie, sinon le corps aurait
été retrouvé aujourd'hui, question de publicité personnelle. Ce soir, je n'ai
pas le droit de le perdre. Nous avons marché une dizaine de minutes quand il
s'arrête brusquement. Je n'ai que le temps de me jeter dans une encoignure. Il
scrute attentivement la nuit qui l'entoure, et, apparemment satisfait de son
examen, sort de son manteau une sorte de levier métallique, à l'aide duquel il
soulève et fait glisser la grosse plaque circulaire qui condamne un regard
d'égout. Il disparait dans le trottoir, et referme la plaque au-dessus de lui.
J'ai l'air fin. Comment vais-je pouvoir manœuvrer cette masse sans outils ? Mac
Gyver, au secours… J'avise une vieille deuche bleue, garée juste à côté de moi.
Une modèle de base, dont la capote s'ouvre de l'extérieur, ce que je fais
immédiatement pour glisser mon bras dans le coffre et en extraire une
manivelle. Merci Mac. Sans bruit, je réussis à faire glisser la plaque qui
s'avère moins lourde que prévu. Tant pis, je ne prends pas la peine de la
refermer, j'ai déjà perdu trop de temps. Pour ce qu'il passe de monde dans la
rue à cette heure-ci, de toute façon. Je descend les degrés d'une échelle
d'égoutier rouillée, en tendant l'oreille. Arrivé en bas, je constate avec
surprise que le sol est sec. Je ne vais pas m'en plaindre. J'allume ma lampe de
poche à leds, et découvre dans son halo que je ne suis pas dans les égouts,
mais dans les catacombes. Bonjour l'ambiance. Au bruit ténu que font ses pas,
je réussis à déterminer de quel côté s'est dirigé mon tueur. J'avance aussi
vite que possible tout en veillant à rester silencieux, et en éclairant
seulement le sol à deux mètres devant moi, pour que la lumière ne me trahisse
pas. Devant moi, le bruit des pas a cessé. J'éteins la lampe, tout en
continuant d'avancer lentement. Un faible halo lumineux m'indique que le couloir
décrit un angle vers la droite, à une cinquantaine de mètres. J'avance toujours
sans bruit jusqu'à ce coude, qui marque en fait la fin du tunnel d'accès et
débouche dans une vaste salle circulaire, tapissée de cranes et d'ossements.
Quatre projecteurs de chantier, branchés je ne sais où, concentrent deux mille
watts de lumière blanche sur le corps nu d'une jeune femme allongée sur une
table de bois, les bras et les jambes liés aux quatre pieds du meubles. Ses
yeux sont ouverts. Elle semble consciente, mais, en même temps, elle demeure
immobile. Le salopard lui fait face. Il a enfilé une espèce de grande toge et
s'est coiffé d'une cagoule qui lui donne l'air d'un de ces tordus du Ku Klux
Klan. Il s'approche de sa victime avec une seringue, avec laquelle il lui
injecte un produit dans le bras. La fille réagit presque aussitôt. Elle
tressaille, puis le fixe d'un regard paniqué et se met à hurler. Il lui enfonce
un bâillon dans la bouche, ce qui la fait bien évidemment taire, et permet de
distinguer son rire à lui. Un tout petit rire, étouffé, qui grince et fait
dresser les poils sur la tête. Puis il se met à parler :
-"
Bonsoir ma toute belle… Encore une nuit d'amour en perspective… Tu sais, tu
n'as pas de chance, mais je ne me lasse pas de posséder ton corps. Une autre
serait déjà morte… Voyons… Comment vais-je te consommer, ce soir. Tiens,
consommer. Voilà qui me donne une idée… Et si je te mangeais ?"
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