Pages

lundi 12 novembre 2012

La fin des haricots (faut pas forcer sur les féculents)



Reposé ? On peut y retourner ?
Antigone rapplique au palais, entre les gardes, la foule en furie aux fesses (la foule n'est que simulée par un bruit de fond. On a déjà économisé sur les troupes, on ne va pas se payer une foule…) Elle reste seule, en attendant la mort, sous la responsabilité du keuf qui l'a arrêtée. Elle essaye de cacher sa peur dans une discussion sans intérêt. Si, je l'affirme, la comparaison entre le statut de garde et celui de soldat, c'est sans intérêt. D'autant qu'il est bidon, voir plus haut à ce sujet. Antigone apprend quand même du garde qu'elle est condamnée à être emmurée vivante. Elle demande à écrire à Hémon. Le garde lui répond que pas fou, non ? Il tient à conserver sa tête, même vide, sur ses épaules. En échange d'un anneau d'or, il accepte néanmoins d'écrire, lui, sous la dictée de la jeune femme. Mais Antigone est emmenée au supplice avant d'avoir eu le temps de lui préciser le nom du destinataire, le garde étant apparemment le seul mec à Thèbes à ignorer qui est Hémon…
Bon, là, je suis obligé de faire une petite pause, pour mettre un truc tout bête en évidence. Je précise qu'à cet instant, on se trouve à la fin de la page 126, dans un bouquin qui en compte 133, avec plein de blancs et de lignes sautées à cause des dialogues et des didascalies (mot très important, à mettre impérativement dans tout devoir sur une pièce de théâtre). Alors ? Pas de réaction ? Bon sang, c'est pourtant évident… On n'a pas encore eu le moindre mort ! Ce n'est plus une tragédie grecque, les enfants, c'est de la Bretagne Profonde (Western, en anglais) ! Depuis deux plombes, les choses se mettent en place, mine de rien, pour accueillir la fusillade finale. C'est Rio Bravo, Fort Alamo, Solferino, Veau Marengo… Ça sent le lourd, le concentré… Prêts ? C'est parti mon Kiki !
C'est le messager qui raconte. Comme on était en train de murer la caverne d'Antigone, on entend les cris de douleur de quelqu'un d'autre. On se démène pour rouvrir, Créon en tête, pour découvrir :
1/ qu'Antigone s'est pendue. C'était prévisible. Sa mère, déjà, avait usé de ce moyen de transport vers l'au-delà, et la blonde Ismène, quelques jours plus tôt, en lui servant la fin d'une bouteille de champ' ouverte suite à l'annonce de son mariage avec Hémon, lui avait balancé en rigolant : "mariée ou pendue avant la fin de l'année". Y a des trucs qu'il vaut mieux éviter de dire dans certaines familles, même pour plaisanter… Quand on a un père qui s'appelle Œdipe…
2/Qu'Hémon, justement, s'était planqué dans le trou ousqu'on devait emmurer Antigone, et que, fou de douleur et de colère, il s'est éventré sous les yeux de son père. Et de deux !
Fin du message, et donc du rôle du messager. Mais ce n'est pas terminé pour autant. Le chœur reprend le flambeau de Cassandre et annonce à Créon qu'Eurydice, apprenant la mort de son fils, s'est égorgée comme elle avait vécu, sans bruit. Et de trois !
Créon reste seul et retourne, comme si de rien n'était, vaquer à ses occupations de roi que faut bien que quelqu'un les fasse, avec son page. Les gardes reviennent taper leur belote, comme au début. La boucle est bouclée, et c'est la fin.
Commentaire de cette ultime partie : Entre le début de l'histoire et son dénouement, rien de changé. Trois personnes sont mortes, et la terre continue de tourner, tout pareil. Bon. Y'avait peut être pas de quoi en faire tout un fromage !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire