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lundi 8 octobre 2012

Il faut bien commencer un jour...

Et ce jour, c'est aujourd'hui. Lundi 8 octobre 2012,
je créée mon blog.




   

               Pourquoi faire ? Parce que j'écris, souvent, plein de petits trucs bizarres qui me passent par la tête et me font rire tout seul dans mon coin, et que je trouve dommage de ne pas les partager. Je vais donc alimenter ce blog en puisant dans la mémoire de mon ordinateur, et soumettre à votre lecture critique ces pastiches, parodies et autres élucubrations, en souhaitant qu'ils glissent un rayon de bonheur dans vos journées. Et j'espère que ceux qui apprécieront trouveront le moyen de le faire savoir (je débute, en blog, soyez indulgents...). Avant de vous livrer les premiers textes, il me faut encore expliquer comment et pourquoi j'écris.
Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j'ai toujours aimé la littérature. Je me rappelle avoir admiré nombre d'auteurs étudiés en classe, et détesté les professeurs qui me demandaient de charcuter leurs textes, sans pitié pour la musique que j'entendais en les lisant, au prétexte fallacieux qu'il fallait les expliquer.
Je ne limite pas la littérature à ceux que d'aucuns baptisent "les bons auteurs". Mesurée à l'aune de ces valeurs classiques, ma culture est une jachère. Ce que j'aime, ce sont les mots, comme une matière avec laquelle on peut travailler, et surtout jouer. J'aime plus que tout jouer avec les mots, de toutes les façons. Pour moi, trouver la rime, compter les pieds, ou comparer les sons sont des jeux de mots comme les autres. Il existe, heureusement, de "bons auteurs" qui s'amusent à ces jeux là. Merci à Georges Fourest, dont "La Négresse Blonde" m'a fait hurler de rire, et à Boris Vian dont j'aime à déclamer le fameux "je veux bien qu'on me les coupe" dès que j'ai bu un coup dans un banquet. Je profite qu'ils se soient retirés du monde pour les déclarer co-parrains de mes essais, sans risque de prendre un vent.
J'écris avec, perchés sur les épaules, deux personnages classiques. Sur ma droite, costume fripé, chemise blanche, lunettes épaisses et crâne dégarni au centre, c'est Pioupiou, professeur de lettres classiques de son vivant, aujourd'hui gardien de l'orthodoxie, envoyé officiel du Saint-Ciel pour me servir de directeur de conscience littéraire. Fiable, efficace, chiant. A ma gauche, en tee-shirt, jeans élimé, baskets, le cheveu long, l'œil rougi mais goguenard et le menton rêche, je vous présente Nanar, dont l'objectif, fixé par le Satan des lettres, consiste à me faire déraper, à me faire écrire des horreurs, à faire hurler ma mère à la lecture de mes vers.
Qu'on ne prenne surtout pas mes petites parodies pour ce qu'elles ne sont pas. Pas d'apologies ici, plus que de pamphlets. Juste une envie de m'amuser avec des mots, recevant, dans l'oreille gauche, les suggestions lestes d'un diablotin un peu obsédé, et supportant, dans la droite, les récriminations pincées d'un ancien professeur de lettres classiques. Je suis un peu plus dur de l'oreille droite.
D'autres mots, encore, pour décrire ma méthode de travail, bien que l'expression ne convienne guère à la situation. Il faut comprendre que je pars de la musique que des mots enchaînés crée dans ma tête, et que je me laisse aller, ensuite, à changer la situation, en essayant de respecter les accords et le tempo, et en cherchant, avant tout, à m'amuser.
Je demande par avance humblement pardon à tous ceux que ces textes pourraient offusquer. Telle n'était pas mon intention. Et d'abord, je n'oblige personne à les lire. A bon entendeur, salut.
Vous avez le contexte. Il est temps maintenant de vous livrer un premier texte et je me propose de commencer par un pastiche de poème classique. Ma première victime sera Joachim du Bellay, et ses fameux Regrets, qui doivent siéger au Top 50 des récitations d'école. J'ai imaginé mettre à la place du jeune et fringant diplomate français, nostalgique de sa campagne, tout perdu qu'il était -le pauvre petit- dans les palais italiens, une goutte de jus d'hévéa qui, elle, n'avait rien demandé à personne.

Regrets
Heureux qui, comme un lisse, a pris un beau virage,
Ou comme cet étui là qui face à la toison,
Ne s'est pas relâché, au cœur de la passion,
Protégeant les amants de sidéens dommages !

Mais reverrai-je, hélas, de l'immense hévéa,
L'écorce protectrice ? Pourrai-je, une saison,
En remontant le temps, rentrer à la maison,
Redevenir la sève de l'arbre qu'on pompa ?

Plus me plaît le réseau des végétales veines
Que des pneus Michelin les sculptures d'ébène,
Plus que la cellulose, je hais la paraffine,

Plus que membre viril me plaît le tronc dressé,
Plus que les poils pubiens les feuilles enlacées,
Et plus l'écorce épaisse que la paroi trop fine.




Il en fallait un premier pour commencer, ce fut donc celui-là. Ce n'est pas celui dont je suis le plus fier. Il présente néanmoins l'avantage d'introduire, si j'ose dire, deux des sujets qui intéressent Nanar : le sexe et la voiture. Il y en a d'autres, bien sûr, mais ceux là sont, comment dire… ses favoris. Pour le plus grand déplaisir de Pioupiou, bien entendu, qui, à défaut de réussir à s'ériger en protecteur de la vertu, m'a toutefois accordé un satisfecit quant au respect de la forme : sonnet classique en alexandrins. La suite... Demain

1 commentaire:

  1. héhéhé, je te retrouve bien là : sulfureux en humour quitte à prêter le flanc aux ires des apôtres du bien-penser et du politiquement correct :-D

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