Qu'est-ce qui vous ferait plaisir, maintenant. Une
petite fable ? Tenez, je vous en mets un paquet de quatre. Après tout, c'est le week-end... Ceux qui ont goûté
aux joies des voyages en chemin de fer à l'époque des wagons à compartiments
aux dures banquettes de moleskine, égayés par des photos en noir et blanc des
paysages de France comprendront, je pense, assez vite pourquoi ces quatre là me
paraissent inséparables. Qu'ils aient la gentillesse d'aider les plus jeunes.
Merci.
En Français
Après bien des années de galères diverses,
Il a trouvé enfin de précieux confidents.
Il est devenu scout, oubliant tout le reste.
Il a retrouvé là toute son âme d'enfant.
Auprès de ses amis de la troupe assemblée,
Un sourire extatique planté aux commissures,
Au feu il se ressource, content de se confier.
Il touche au paradis, et de ça, il est sûr.
Moralité
Il est ange, heureux
de s'épancher, au feu naître…
En Anglais
Line était ingénieur météorologique,
Décortiquait des cartes à longueur de journée,
Avait, en quarante ans, acquis de la pratique,
Et rendait des rapports succincts et motivés.
Mais arrive le jour où sonne la retraite.
Une dernière fois Line prend son carnet,
Avant d'aller rejoindre ses amis pour la fête,
Dans l'ultime rapport, elle note le temps qu'il
fait.
Moralité
"Doux",
note Line. "Août offre ses vides d'eau"…
En Allemand
Annie est une fan des vieux groupes anglais,
Et où qu'elle se promène, toujours l'œil aux
aguets,
Elle cherche des trésors, des disques pas trop
rayés,
Des photos, des cassettes, des trucs à négocier.
Et voici qu'un beau jour, elle tombe dans la rue
Sur un très vieux vinyle qu'elle pensait disparu,
Un enregistrement pour ainsi dire unique,
Des quatre de Liverpool de l'époque beatnik,
Qu'elle désire aussitôt se procurer pour elle.
Sa collection n'aura jamais pièce aussi belle !
Mais il y a, hélas, du monde sur l'affaire,
Et les prix ne seront, cette fois, pas baissés.
Il faudra longuement se battre, bien au contraire,
Pour avoir aujourd'hui une chance de l'emporter.
Moralité
Annie chine à la
hausse Lennon…
Je vous l'accorde, celui-ci atteint des sommets de
capillotraction. Il en reste un, pourtant, qui ne lui cède en rien dans ce
domaine…
En Italien
Il avait acheté, pour plaire à la famille,
Un cochon du Viêt-Nam, un petit porc fripé.
Gentil comme un chaton, comme un caniche habile,
L'animal sut se faire de tous bien accepter.
Le printemps se passa, sans la moindre anicroche.
L'été fila aussi, tout était pour le mieux.
A l'automne pourtant le temps devint plus moche
Et le cochon souffrit de ce climat pluvieux.
Décembre sonna le glas pour le porc tropical.
Le froid, bien trop sévère, lui abîma la peau.
Il souffrait d'engelures, allait vraiment très mal.
Papa décida de consulter un véto.
L'homme du lard fut bref, sa solution unique !
Seul pouvait convenir un climat tropical
Au charmant animal que ce problème dermique
Condamna à quitter le cocon familial.
Moralité
Et père, il colle au
zoo ce porc gercé…
à te lire, je sens que je vais finir avec un profil remodelé, genre front enfoncé tellement je me le cache dans la main, me disant "oh mon dieu, amis où va-t-il les chercher ?"
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