Avec
les deux exemples qui précèdent, vous avez pu constater que j'aime parodier les
grands auteurs. Je ne le nie pas. Mais j'ai également la nostalgie d'un autre
type de poésie, que l'on trouvait parfois dans un supplément du journal Spirou
de mon enfance, qui s'appelait, si je me souviens bien, "Le Petit Trombone
Illustré". L'extrait en question était sous-titré : "plus c'est
mauvais et plus on aime". C'est un programme, non ? Il s'agissait en
l'occurrence de fables express, fondées sur les à-peu-près les plus
improbables. Je me suis beaucoup amusé à les lire, à l'époque, et je les remets
aujourd'hui à l'honneur, en poussant le vice un peu plus loin. A vous de juger.
Acrobatique
Il
était né bizarre, on ne sait trop pourquoi.
Certains
de ses neurones ne fonctionnaient pas bien.
Et
il avait encore, pour terminer un bras
Un
moignon d'aileron en place d'une main.
On
ne peut pourtant pas, malgré ces handicaps,
Prétendre
qu'il vivait une vie de reclus.
Chaque
jour, vers midi, il mettait une cape
Comme
un super héros. Il ne se tenait plus.
Il
se faisait alors hisser sur une grue
Qui
culminait pourtant à très grande hauteur,
Et
de là se jetait, en riant, l'ingénu,
Sans
paraître éprouver jamais la moindre peur.
Ce
jeu était pour lui bien plus qu'un passe-temps !
Il
ne pouvait plus vivre sans son saut quotidien.
Nombreux
étaient ceux qui le traitaient de déviant,
Mais
à le faire cesser, personne ne parvint.
Moralité
Le sot à l'aile a ce tic !
C'est
bon, vous avez assimilé le principe ? Attachez les ceintures, en voilà un
deuxième :
Aérien
C'est
à Oulan-Bator, capitale mongole,
Que
se passe l'histoire que je raconte ici.
Dans
son aéroport, qui n'a rien de frivole,
Officie
à la douane une sorte de houri.
Elle
est vraiment terrible, bloquant, pendant des heures
Les
pauvres voyageurs, tandis qu'elle étudie
Les
papiers, les bagages, toujours avec lenteur,
Et
s'ils ratent l'avion, ce n'est pas son souci.
Un
type, pourtant, un jour, plus malin que les autres,
Trouva,
de la cuirasse de la douanière zélée,
Un
défaut qu'aussitôt, jouant les bons apôtres,
Pour
le bien de chacun il s'en fut enfoncer.
Il
insulta la fille, la traitant de poufiasse,
Et
de bien d'autres noms que je ne puis donner.
Il
ajouta encore bon nombre de grimaces,
Si
bien qu'à un moment, elle se mit à pleurer.
Pour
cacher son malheur, elle quitta son guichet,
Et
personne ne vint, alors prendre sa place.
Les
passagers, ravis, purent enfin avancer,
Et
prirent tous l'avion en huant la grognace.
Moralité
Il faut gonfler la mongole fière pour pouvoir
décoller !
oh punaise ! effectivement, on est tout à fait dans l'esprit du Trombone Illustré :-D
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