Pages

mardi 9 octobre 2012

Deuxième jour de blogage



 Après Du Bellay, Je me suis attaqué à François Villon, avec beaucoup de respect, car cestui-là estoy un homme, un vrai. J'ai pourtant massacré avec allégresse sa "Ballade des dames du temps jadis", non sans une pensée émue pour Brassens, qui la chantait si bien. J'en ai fait une première version, qui m'amusait assez, mais qui fut vigoureusement combattue par les ligues de vertu qui m'encerclent, à savoir ma mère, ma femme et ma fille, qui m'ont accusé de faire l'apologie de la drogue, moi qui n'ai jamais fumé qu'un quart de joint de toute ma vie, et en crapotant encore ! Alors, j'ai remis l'ouvrage sur le métier. Parce que bon, ce que peuvent penser Villon et Brassens de mon iconoclastie, ça me chatouille les gonades. Mais ma mère, ma femme, ma fille… Je vis avec ! Et puis j'ai relu les deux textes, et décidé qu'il vous appartenait de choisir. Cette première version, je l'ai imaginée fredonnée par un survivant de la grande époque psychédélique des seventies, un retraité de Katmandou qui tirerait encore sur un pétard de temps en temps, en regardant "More" et en pleurant….




Dites-moi où, en quel pays
Marie-Jeanne est cachée sereine,
La coca et le cannabis
Que l'on cultive pour leurs graines.
On en parle chaque semaine
De Paris-Sud à Abidjan.
Leur origine reste lointaine
Mais où sont les neiges d'antan ?

Ou est l'héroïne si blanche
qu'on s'en faisait pêter les veines ?
La cocaïne, la poudre franche
Dont l'extase était souveraine ?
Où sont les flashes du temps jadis
Que l'on partageait en riant ?
Et la fumette de cannabis ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

L'ecstasy a tout envahi
Et le PCB nous submerge,
Le shoot aujourd'hui est chimie
Et le pharmacien se goberge.
Faut avouer que l'on avait
Le LSD, de notre temps,
Ah mon Dieu que c'était mauvais,
Mais où sont les neiges d'antan ?
Les nouvelles cames sont vilaines !
On ne peut que souhaiter vraiment
Que ce refrain ne vous ramène
Mais où sont les neiges d'antan ?






Bon, ça, c'est fait… Compte tenu du passé de Villon, je ne suis pas certain que, s'il avait vécu à notre époque… Mais je n'insiste pas. En voici une seconde version. Brassens aurait pu chanter celle-ci. Il avait le physique nécessaire. Il suffit de l'imaginer avec un casque bol enfoncé sur le crâne, la mentonnière évidemment pendante, assis sur la selle défoncée d'une Gnome et Rhône, ou d'une Monet-Goyon du milieu du siècle dernier.


Ballade des cames du temps jadis

Un peu partout dans le pays
On cultive les motos anciennes,
Les ancêtres qui font du bruit
Et ne tiennent pas la moyenne.
On en retend souvent la chaîne,
On en lubrifie les cardans,
On ne ménage pas notre peine,
Car ce sont des bielles d'antan.

Mais du Japon les fils maudits
Ont condamné nos vieilles reines
En nous fabriquant des produits
A la fiabilité certaine
Qu'est devenue la poésie
Quand tout marche parfaitement ?
Chez Honda, pas un joint ne fuit,
Mais où sont les bielles d'antan ?

L'injection a tout envahi
La carburation est sereine
Les freins freinent sans faire de bruit
La tenue de route est souveraine
Le guidonnage est oublié
Les pneus sont antidérapants,
Les pistons ne savent plus serrer
Mais où sont les bielles d'antan ?
Les nouvelles meules sont vilaines
On ne peut que souhaiter vraiment
Que ce refrain nous les ramène
Mais où sont les bielles d'antan ?




Bon, voilà. Politiquement correct, et tout et tout… A vous de me dire ce que vous préférez, à l'occasion. De mon point de vue, celui-là, on aurait pu s'en passer. Il faudra que je le re-cycle, à l'occasion, dans Moto-Revue Classiques, ou dans Moto Légende.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire